Le Centenaire de la « Grande Guerre » a été célébré cette année dans notre commune avec une ferveur particulière grâce aux efforts conjugués de la municipalité, de l’Office d’animation culturelle (OMAC), de la participation active des anciens combattants (C.A.T.M), des membres du M.V.C.G 24 et du parrainage du comité bergeracois du Souvenir Français.

Une remarquable exposition de pièces de collection, complétée par des tableaux réalisés par la société d’histoire locale « les Amis de Sainte-Foy », fut présentée salle Jacques Prévert. Elle fut très appréciée par les nombreux visiteurs tout au long de cette journée commémorative.

Le matin, dans le cortège se rendant au Monument aux Morts de Port-Sainte-Foy, non sans avoir préalablement fait un détour par le village de Ponchapt et sa stèle du souvenir, avaient pris place aux côtés des élus municipaux et des anciens combattants, les membres du MVCG de la Dordogne, les uns en uniforme « bleu horizon » des anciens du 108^ème régiment d’infanterie de Bergerac (1914 – 1918), les autres en uniforme de la 1^ère Armée Française de Lattre-de-Tassigny (1945).

Près de 200 personnes ont ainsi participé à ces cérémonies du souvenir où l’on comptait de nombreux enfants de l’école publique qui avaient été sensibilisés à cet événement par leurs professeurs et leurs parents. Un grand moment d’émotion se lisait sur les visages quand le clairon sonna l’appel aux couleurs et la sonnerie aux morts. Ensuite, la Marseillaise fut chantée en chœur par les membres du nouveau Conseil Municipal d’enfants.

Tour à tour le président des anciens combattants et le président du M.V.C.G 24 prirent la parole.

 Jacques Reix, maire de la commune, évoqua ensuite les sanglantes batailles de Verdun et de la Somme et conclut son allocution ainsi : « C’est en pensant à toutes les victimes de cette guerre atroce, que nous nous retrouvons tous unis, devant le Monument aux Morts de notre commune pour exprimer le très haut intérêt que nous portons à cette cérémonie du souvenir. La France d’aujourd’hui ne peut et ne doit oublier la somme d’héroïsme, de courage surhumain de nos soldats d’alors, ni les souffrances de leurs familles, ni la solidarité extraordinaire qui s’est faite jour dans les tranchées comme dans l’ensemble du pays.

Tous les « morts pour la France », hier dans la Grande Guerre et la Seconde Guerre mondiale, puis dans les guerres de décolonisation en Indochine et en Afrique du Nord, aujourd’hui dans les opérations extérieures, sont désormais réunis dans le souvenir et dans l’hommage de la Nation. Ne pas les oublier, et transmettre le message mémoriel aux jeunes générations est notre devoir et relève de notre responsabilité collective ».

Au nom de la municipalité, il a rendu hommage à deux anciens résistants de la commune en leur décernant la médaille de citoyen d’honneur de la commune.

• Guy DANIEL, membre du groupe Jean (Armée Secrète de Sainte-Foy) réfractaire au S.T.O, évadé du camp de Sainte-Livrade qui a participé aux combats de la Libération du Pays Foyen avant de rejoindre le Front de Royan au sein du régiment F.F.I, « Z », commandé par le capitaine Georges Moressée.
• Roger NICOLAS, membre du bataillon Violette, brigade RAC, engagé dans la Résistance à l’âge de 18ans, a participé à la Libération de Périgueux puis aux combats du Pizou, avant de rejoindre le Front de l’Atlantique.

Les photos :

HOMMAGE A GUY DANIEL et ROGER NICOLAS

En cette journée commémorative et solennelle, je voudrais, au nom de la municipalité, rendre un hommage particulier et honorer deux de nos concitoyens qui ont participé en 1944 et 1945 à la Résistance et à la Libération de notre pays.

 Pour leur engagement au service de la France et de la liberté, ils ont déjà obtenu plusieurs distinctions honorifiques dues à leur rang. Ils sont membres depuis fort longtemps de l’association locale des anciens combattants.

 Il ne s’agit donc pas aujourd’hui d’une décoration militaire, je n’en ai pas le pouvoir, mais de leur décerner la médaille de citoyen d’honneur de notre commune.

 J’appelle à mes côtés M. Guy DANIEL et M. Roger NICOLAS.

 Guy DANIEL, vous êtes né le 9 mai 1924 à Montcaret et très jeune, vous venez habiter notre commune de Port-Sainte-Foy avec vos parents.

 En 1943 vous êtes incorporé au chantier de jeunesse de Sainte-Livrade-dur-Lot. Mais le 23 janvier 1944 pour éviter le S.T.O et le départ en Allemagne vous vous évadez de ce camp en compagnie de votre camarade Paul Mattler un jeune réfugié lorrain de Port-Sainte-Foy.

 Dès lors, muni d’une fausse carte d’identité, commence pour vous une période de clandestinité et surtout pouvoir échapper aux mouchards de la milice.

 Vous prenez contact avec M. Giraudeau qui tient un café sous les couverts à Sainte-Foy pour incorporer l’armée secrète, en l’occurrence le groupe Jean placé sous le commandement de Aimé Fabre.

 Vous êtes ensuite rattaché à la section locale de Port-Sainte-Foy sous les ordres M. René de Falvard alors secrétaire de mairie et officier de réserve.

 Ainsi, en cette année 1944 qui va marquer tragiquement notre région, au moment où une colonne blindée allemande s’installe à Port-Sainte-Foy,  vous allez participer aux côtés de vos camarades F.F.I aux combats pour la Libération du Pays Foyen. Celle-ci sera effective le 21 août 1944.

 Début septembre, vous êtes incorporé dans le régiment Z placé sous le commandement du capitaine Georges Moressée pour rejoindre le Front de Royan. Là, vous aurez la douleur de perdre deux de vos proches camarades, Albert Faure puis Paul Mattler avec qui vous vous étiez évadé du chantier de jeunesse.

 Guy DANIEL, de par votre engagement et votre action, vous êtes un exemple pour la jeunesse, et c’est avec émotion qu’au nom de la municipalité, je vous décerne la médaille de citoyen d’honneur de la commune de Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt.

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 Roger NICOLAS, vous êtes né le 30 avril 1925 à Saint-Jean-de-Côle dans le nord de la Dordogne.

 Vous êtes un jeune homme de 17 ans ½ quand vous participez déjà au ravitaillement du maquis installé dans les bois près de chez vous et votre participation dure tout au long de l’année 1943.

 En février 1944, un milicien qui s’est insidieusement introduit dans le maquis vous dénonce auprès de sa hiérarchie. Une nuit, il quitte le groupe et 48 heures après, une colonne S.S arrive dans le secteur, incendie une ferme située près des bois et massacre le bétail. Vous êtes ensuite recherché par les Allemands. Mais ce sont des miliciens de sinistre mémoire qui viennent fouiller votre maison familiale. Fort heureusement vous restez caché pendant plus de deux heures dans la cheminée. Dès lors vous allez mener vous aussi une vie clandestine.

 En mai 1944, vous rejoignez les F.F.I, précisément dans la célèbre brigade RAC bataillon Violette. Vous participez aux rudes combats pour la libération de Périgueux. Puis vous suivez avec votre bataillon la vallée de l’Isle jusqu’au Pizou où pendant deux jours une bataille acharnée est livrée entre les F.F.I et l’armée allemande en déroute qui fuit vers Bordeaux. Le 22 août à 18 heures vous pouvez savourer votre victoire.

 Mais votre aventure ne s’arrête pas là. Vous partez au sein des F.F.I rejoindre le Front de l’Atlantique via Cognac, Saintes et Rochefort. Enfin, vous vous engagez pour la durée de la guerre dans le Génie où vous allez participer à des opérations de déminage en Savoie sur la frontière italienne.

 Vous retournez dans votre Périgord natal en novembre 1945.

 C’est en août 1962 que vous décidez de vous fixer à Port-Sainte-Foy. Vous aussi, M. NICOLAS vous êtes un exemple pour notre jeunesse et c’est avec fierté et émotion, qu’au nom de la municipalité, je vous décerne la médaille de citoyen d’honneur de la commune de Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt.